• Glossaire

    A l'instar des prisons, le monde concentrationnaire a son propre vocabulaire tant du côté des bourreaux que des victimes.

    Ce glossaire est là pour vous permettre de comprendre des termes qui reviendront régulièrement au fil des articles.
    Les billets sont classés par ordre alphabétique.

  • "Musulman".
    Sous l'éclairage des discours politiques de notre époque, le terme revêt une cruauté encore plus terrible au fil de ma frappe.

    D'où vient ce mot ? 
    Il est généralement admis qu'il viendrait du champ d'Auschwitz II mais aucune documentation ne fait état de celui qui l'utilisa pour la première fois.
    La première occurence documentée met ce terme dans la bouche d'un détenu polonais, artiste de cabaret, Aleksander Kulisiewicz qui composa une chanson Muzułman Kippensammler (Musulman Ramasseur de mégots). Il l'interpréta pour la première fois en 1940 devant ses co-détenus su camp de Sachsenhausen, ce qui pose une question chronologique de taille puisqu'à cette époque le camp de Birkenau était encore en cours de construction...

    Musulman

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  • Distribution de la soupe

    Manger. C'est l'obsession de tous le déportés.

    Manger mais aussi ne pas crever de froid, ne pas marcher pieds nus dans la neige ou la boue glacée, recoudre son numéro ou son triangle pour éviter la punition car la vie tient parfois à un fil. Soigner aussi et pour certains, fumer...

    Dans l'univers concentrationnaire où tout manque, il faut survivre.

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  • Les patines désignent des claquettes à semelles de bois qui firent partie de la tenue de certaines déportées.

    Je n'ai pas trouvé de date exacte de leur distribution aux prisonnières mais en étudiant les divers documents photographiques, on constate qu'aux débuts du camp les prisonnières sont solidement chaussées. Les témoignages de déportées font mention des patines après 1942. 
    Après le déclanchement de la campagne à l'est, tout vint à manquer et les chaussures étaient envoyées par tonnes aux populations civiles allemandes.

    Ces patines étaient un calvaire pour les déportées.
    Comment courir avec ces claquettes lourdes, qui quittaient le pied, dans un environnement où tout se fait au pas de course ? Tomber ou trébucher pouvait signifier une volées de coups ou au moins une énorme baffe d'une surveillante ou d'une Kapo bien nourries.

    C'était pire encore quand venait le froid car le plus souvent, il n'y avait pas de chaussettes.
    Où quand s'installait l'œdème de la faim qui faisait gonfler les pieds que la bande de mauvaise toile cisaillait, provoquant des abcès d'où s'écoulait le pus qui collait le tissu à la peau...

    Les patines sont le pendant féminins des galoches 

    "Elle (Yvette Poucy, camarade de déportation) m'aidait à marcher, me soutenait, la neige collait aux semelles de mes patines, je glissais, je tombais, elle me relevait. Ne pas se relever à l'Appell signifiait la mort, rien qu'à cause de cela, je ne serais pas revenue."  Madeleine AYLMER "J'ai donné la vie dans un camp de la mort"

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  • Signification : important (Prominenten au pluriel)

    Afin de les seconder dans certaines tâches dans la gestion courante du camp, les SS désignaient des déportés dont le premier critère était de parler allemand.

    Les Prominenten désignaient les doyens de block, les responsables de chambrées, les kapos et sous-kapos mais aussi celles ou ceux qui occupaient des postes administratifs au Arbeitburo, ou dans les cuisines.

    Ils représentent "l'aristocratie" du camp et certains ont presque droit de vie ou de mort sur leurs camarades de captivité. 

    On les distingue au brassard qu'ils portent, les désignant comme "prisonniers spéciaux" (1a Häftling)

    Femme kapo

     

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  • Blocks de quarantaine à AusshwitzDéfinition du Larousse : Mesure de police qui consiste à imposer un isolement provisoire de durée variable aux personnes, aux navires ou aux animaux et aux marchandises provenant d'un pays infecté par une maladie contagieuse.

    Avec leur cynisme, les SS lui donnèrent un tout autre sens.

    Selon les camps, la quarantaine (dont la durée dépendait du caprice des SS) se passait soit dans des blocks spécifiques, soit dans  un petit camp à l'intérieur du camp principal, soit en plein air faute de place.

    Dans tous les cas la quarantaine est en réalité la période d'initiation des arrivants à la vie qui les attend dans le camp.
    D'un camp à l'autre, les règles varient : les arrivants peuvent garder la nourriture qu'ils ont à leur arrivée car on ne les nourrit pas (ils sont encore improductifs), on leur donne à boire, ou pas. Ils ont des appels, ou pas. Se laver pendant la quarantaine est une gageure.

    A l'issue de la quarantaine le but recherché est atteint, quelles que soient ses conditions : la deuxième phase de déshumanisation (la première étant les convois) est un succès et ce sont des êtres terrifiés et abrutis qui entreront enfin dans le camp.

     

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