• Patines

    Les patines désignent des claquettes à semelles de bois qui firent partie de la tenue de certaines déportées.

    Je n'ai pas trouvé de date exacte de leur distribution aux prisonnières mais en étudiant les divers documents photographiques, on constate qu'aux débuts du camp les prisonnières sont solidement chaussées. Les témoignages de déportées font mention des patines après 1942. 
    Après le déclanchement de la campagne à l'est, tout vint à manquer et les chaussures étaient envoyées par tonnes aux populations civiles allemandes.

    Ces patines étaient un calvaire pour les déportées.
    Comment courir avec ces claquettes lourdes, qui quittaient le pied, dans un environnement où tout se fait au pas de course ? Tomber ou trébucher pouvait signifier une volées de coups ou au moins une énorme baffe d'une surveillante ou d'une Kapo bien nourries.

    C'était pire encore quand venait le froid car le plus souvent, il n'y avait pas de chaussettes.
    Où quand s'installait l'œdème de la faim qui faisait gonfler les pieds que la bande de mauvaise toile cisaillait, provoquant des abcès d'où s'écoulait le pus qui collait le tissu à la peau...

    Les patines sont le pendant féminins des galoches 

    "Elle (Yvette Poucy, camarade de déportation) m'aidait à marcher, me soutenait, la neige collait aux semelles de mes patines, je glissais, je tombais, elle me relevait. Ne pas se relever à l'Appell signifiait la mort, rien qu'à cause de cela, je ne serais pas revenue."  Madeleine AYLMER "J'ai donné la vie dans un camp de la mort"

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