• Sachso, camp pilote

    Premier camp entièrement conçu par et pour les SS, sous l'impulsion de son architecte, de l'inspecteur général des camps Theodor Eicke et probablement sous la supervision d'Himmler, on peu considérer Sachsenhausen comme "beta site" pour reprendre un terme moderne.

    Le chapitre précédent aborde l'innovation architecturale mais en bien des points, Sachso sera le camps des "premières", reprises dans les camps qui verront le jour après lui.

    Innovation architecturale mais aussi innovation dans l'inhumain.

    Portail principal (photo postérieure 1938) Archives allemandes

     

    Des innovations banalisées

    Au risque de se répéter, il faut garder en mémoire le contexte dans lequel Sachsenhausen fut construit et où il évolua : centralisation des camps de "détention" sous l'autorité unique de l'IKL et donc d'Himmler. nouvelles lois sociétales entraînant une augmentation exponentielle du nombre de détenus, orientation vers une exploitation économique de la population concentrationnaire.
    Mais il fil de son développement Sachsenhausen annonce implicitement les projets belliqueux des nazis tandis qu'Hitler jure qu'il est un homme de paix.

    Arbeit macht frei

    Sachso, détail de la grille (2010)Ah ! Ce Eicke ! Quel humour ¿!
    Car c'est à lui que l'on doit cette phrase qui s'étale au fronton de presque tous les camps de concentration1 même si ce concept apparait pour la première fois en 1824 et qu'il sera repris par la République de Weimar mais surtout par la droite nationaliste allemande. "Le travail rend libre" illustre aussi le volet "éducatif" rêvé par Himmler mais qui sera oublié vers 1937 à de rares exceptions près. De Sachso à Auschwitz I, Arbeit macht frei sera la première phrase qui accueillera les déportés avant le célèbre "Ici, vous n'êtes pas dans un sanatorium !". 
    Le modèle du bâtiment en lui-même sera repris, avec des variations, tant il est menaçant et dantesque ("Toi qui entres ici, abandonne toute espérance").

    Le Zellenbau

    Entrée du Zellenbau en 1937. Photo d'un garde SSOu "bâtiment cellulaire". Ce bâtiment fut l'in des premiers construits ce qui en dit long sur les priorités futures dans le camp.
    En forme de T à l'instar du bâtiment de l'administration SS qui accueille l'IKL, le Zellenbau n'a plus rien à voir avec les cellules qui servent de lieu de punition au camp de Dachau première génération. C'est désormais une structure complète qui associe punition, action de police et détention de durées et conditions diverses mais également exécution.

    Nous reviendrons plus longuement sur cette structure qui, outre son but répressif, deviendra un outil de police politique copié dans les autres camps.

    Le Revier

    De l'infirmerie de Dachau (il est toujours question du premier camp) on passe à une autre dimension avec le Revier de Sachsenhausen qui comportera au total 5 blocks.
    Une fois encore nous sommes devant le Revier "modèle", à plusieurs titres : modèle pour les éventuels visiteurs, détracteurs du système nazi mais aussi modèle pour les camps qui seront construits ultérieurement, y compris l'extension de Dachau.
    Dans le chapitre qui lui sera dédié ultérieurement, nous verrons que le Revier de Sachsenhausen montra la voie aux autres Reviere. La voie de l'abomination.

    Sachso, Revier

    Sachsenhausen, l'injuste oubli

    Trois chapitres. Des redondances volontaires et assumées. 
    Tu pourras m'objecter cher Lecteur, que c'est peut-être un peu beaucoup et je te répondrai que tu n'as encore rien vu.

    Le but de ce blog est de remonter dans la mémoire de l'Homme pour qu'elle ne s'éteigne pas et pour cela, il faut tenter de comprendre l'univers concentrationnaire.
    Mais comment comprendre Buchenwald ou Auschwitz si on ignore Sachsenhausen-Oranienburg ?

    Pour beaucoup, hors d'Allemagne, ce camp est inconnu de ceux qui n'y ont pas souffert.
    Et pourtant Sachso est LA MATRICE DU MAL, le géniteur monstrueux d'un système si extra-ordinaire que certains préfèrent le nier, tout comme ceux qui à Berlin en 1936 n'ont pas voulu voir la naissance du MAL à 30 kilomètres à l'est., dans la petite ville d'Oranienburg.

    Cher Lecteur, n'oublie jamais le nom de Sachsenhausen.


    (1) A l'exception du camp de Buchenwald dont le portail menacera "Jedem das seine" (A chacun son dû). 

     

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