• Organiser

    Distribution de la soupe

    Manger. C'est l'obsession de tous le déportés.

    Manger mais aussi ne pas crever de froid, ne pas marcher pieds nus dans la neige ou la boue glacée, recoudre son numéro ou son triangle pour éviter la punition car la vie tient parfois à un fil. Soigner aussi et pour certains, fumer...

    Dans l'univers concentrationnaire où tout manque, il faut survivre.

    Les repères de la vie normale n'ont plus mise dans l'univers concentrationnaire et les déportés se retrouvent dépouiller de tout.
    Au fur et à mesure de l'avancée de la guerre, les privations sont de plus en plus rudes et un rien peut conduire à la mort. Les valeurs morales ont du mal à résister à cet instinct de survie dans un environnement où les SS ont un but : anéantir l'humanité des prisonniers.

    Pas de gamelle ? Alors pas de soupe et même si c'est un infâme brouet, clair comme de la flotte, elle aide à tenir. 
    Un triangle ou un numéro mal cousu sur les loques infestées de poux ? C'est 25 coups de schlague, qui peuvent tuer les plus faibles.
    Une demie tranche de pain c'est un ou trois jours de vie en plus.
    Pas de chaussettes ? C'est les patines qui cisaillent les pieds, les plaies qui s'infectent, l'impossibilité de suivre la cadence de la marche et de travailler. Le Revier. La mort.

    Alors certains volent, sans scrupules, pour sauver leur vie et tant pis pour l'autre.
    D'autres font du troc.

    Dans les deux cas on organise.

    On organise 3 tranches de pain contre des chaussettes, on organise 2 tranches de pain contre un mégot...

    Le pain est la "monnaie" étalon et dans la plupart des camps, il y a un cours qui change au gré des jours.

     

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