• Oranienburg [...] Gerhart Seger

    Oranienburg [...] Gerhart SegerDans le bref historique des camps de concentration, j'évoquais le camp d'Oranienburg qu'on peut considérer comme le premier camp d'importance car si la date officielle d'ouverture est le 21 ars, (un jour après Dachau), en réalité il accueillit ses premiers prisonniers dès le mois de février.
    Parmi les opposants jetés dans ce camp, Gerhart Seger, député au Reichstag sous la République de Weimar et qui aurait pu rester inconnu si il n'avait pas écrit un livre témoignage sur Oranienburg après son évasion.

    Dès mai 1933 deux noms apparaissent dans la presse française : Oranienburg et Dachau. Quand en 1934 sort un livre, un témoignage vécu livré par un homme qui dénonce "Oranienburg-La sinistre geôle de l'Enfer Hitlérien". 

    Oranienburg [...] Gerhart SegerCet homme c'est Gerhart Seger, opposant au nouveau chancelier.

    Rédacteur en chef de journaux sociaux démocrates, Gerhart Seger sera élu député au Reichstag sous la République de Weimar en 1930.Son action politique lui attire les foudres du Gauleiter du Gau Magdebourg-Anhalt. Arrêté le 12 mars 1933, Gerhart Seger sera transféré au camp d'Oranienburg le 14 juin.

    Dans cette ancienne brasserie convertie en camp de concentration par les SA, avec d'autres opposants, tel Carl von Ossietzky qui recevra le Pris Nobel de la Paix durant sa détention, il découvre l'autre visage du nazisme fait de brutalité, de violence et de brimades permanentes.
    Les détenus, tous opposants politiques rompus aux appareils de partis, organisent la solidarité. C'est grâce à elle que Seger, alors affecté à un kommando extérieur, peut s'évader au mois de décembre.
    Il s'enfuit à Prague où il rédige son témoignage, avec un préambule qui reprend la forme du célèbre "J'accuse" d'Émile Zola. Gerhart Seger décrit en détail le sort des prisonniers qu'on veut briser, le fonctionnement du camp.

    Traduit en six langues, "Oranienburg-La sinistre geôle de l'Enfer Hitlérien" paraîtra pour la première fois en France aux éditions Crès en 1934. Le livre sortira également aux États-Unis et Seger donne des conférences pour alerter l'opinion internationale.
    Devant le tollé suscité par ce témoignage, le pouvoir nazi sort une brochure de propagande sur les camps, visant à décrédibiliser Seger et à désamorcer la désapprobation internationale, non sans avoir auparavant emprisonner l'épouse de Gerhart Seger et leur fillette de deux au camp de concentration de Rosslau en janvier 1934.  Confrontés à l'indignation internationale, les nazis finiront par les libérer en mai et toute la famille émigrera vers les USA où Gerhart Seger poursuivra son combat contre les nazis.


    Sources : Gedenkstätte Deutscher Wiederstand

    Ce livre est encore disponible sur Amazon.


     

    « Dachau 1933 : la France savaitQuarantaine »
    Partager via Gmail

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :