En France un magasine cartonne, son titre : VU.

Une mise en  page résolument moderne qui fait la part belle aux photos de qualité, un journalisme qu'on appellerait aujourd'hui "journalisme d'investigation" font de ce magasine fondé en 1926 par Lucien Vogel une véritable référence journalistique, en France comme aux États-Unis. Il inspirera grandement des parutions telles Voici ou Match mais également Life aux USA.
Résolument engagé, VU n'a de cesse de mettre en garde contre le nazisme à travers des reportages illustrés de photographies souvent prises clandestinement.

Quand à la veille de la guerre VU prend fait et cause pour les Républicains espagnols, les actionnaires limogent Lucien Vogel. Décision malheureuse qui détournera les lecteurs du magasine dont le dernier numéro paraîtra en 1940.

Mais revenons à 1933.

Au printemps 1933 la fille de Lucien Vogel, Marie-Claude, est officiellement envoyée en vacances de Pâques en Allemagne où elle découvre le tout nouveau régime du nouveau chancelier Adolf Hitler.

Le 3 mai 1933 parait le n° 268.
Parmi divers reportages sur le double visage de l'hitlérisme en Allemagne, la jeune femme signe un reportage exclusif sur les deux premiers camps de concentration nazie, Oranienburg et surtout Dachau. (p. 8 du fac-similé - cliquer sur le visuel)

Photos à l'appui, elle dénonce déjà les conditions de vie dans ces deux camps. Ce reportage dépassera les frontières, mais les gouvernements des grandes démocraties jugeront urgent de ne rien faire qui puisse compromettre la paix. On connait la suite.

Cette jeune reporter sera plus connue sous son nom d'épouse, Marie-Claude Vaillant-Couturier.
Elle sera déportée à Auschwitz puis à Ravensbrück et elle laissera un témoignage bouleversant lors du procès de Nuremberg.